Catégorie : Curiosités


  • A PROPOS DE…

    …liberté d’impression

    Au détour de n’importe quel café, l’écriture me tient lieu de compagne de voyage. Pour le simple plaisir d’habiter le temps, je gribouille des lignes et des lignes de rien, je jette des mots sur des bouts de papier volants, tickets de caisse, notes de bistrots, morceaux de sets, îlots de plans, comme je m’enivre de ces globes éphémères qui roulent leurs reflets aux verrières des brasseries.

    Ces brèves de comptoir finissent généralement dans le fond de mon sac sans avoir connu d’autre voyage. Pour avoir surgi hors de la grande machine romanesque, ne méritent-elles que l’oubli ? Pour le bonheur de ces libertés d’impressions griffonnées à l’encre de café, à la pointe de zinc, je me propose de les partager avec vous.


  • Du bistrot Le Schink, à FIorac

    Elle ne quitte pas des yeux son visage. Elle se refuse à interroger quoi que ce soit d’autre de lui, et pourtant, elle ne peut s’empêcher de l’imaginer préparant le précieux mélange. Un homme qui fait lui-même son vin doit avoir des mains d’ivresse.


  • Du café « Chez Claudine », à Vesoul

    J’écris dans un petit cahier d’école qu’une amie m’a rapporté de Nouméa. J’ai emporté ce cahier dans mon sac pour tromper mes non-voyages. Je retrouve intactes des sensations de gosse : la douceur de la page de droite, toute lisse et toute neuve ; le léger déplaisir des matins qui commencent page de gauche – c’est moins lisse, déjà écrit derrière.
    Y a-t-il des jours moins lisses, déjà écrits derrière ? Des jours faussement neufs, empreints dès l’aube de vieux exercices et de choses inutiles ? Il me semble confusément que la vie offre, si l’on n’y prend garde, beaucoup de pages de gauche. Je décide de m’appliquer à considérer qu’un jour sur deux est une page neuve. Un jour pour ressasser, un jour en liberté…


  • Du bistrot Le Schink, à FIorac

    Aime-t-on un homme parce que ses mains offrent l’exact frôlement de la vie dont on rêve ?


  • Du café « Chez Claudine », à Vesoul

    Quelque chose va bien dès lors que je me retrouve dans mon temps à moi, mon temps qui comate dans les cafés, les bars, les brasseries. Mon temps qui déambule sur d’invisibles traces, juste distance. Je ne sais pas faire avec la proximité. Les inconnus, eux, ne me mettent pas en danger parce qu’ils ne disent rien de ma vie, de mes faits, de mes gestes. Les inconnus passent et s’en vont, se contentant parfois de séjourner dans mes romans. Je n’appartiens à aucun espace hors l’intime que je mets sans cesse en scène pour me rassurer sur le fait qu’il confine à l’universel.


  • Du café « Chez Claudine », à Vesoul

    J’ai penché mon visage au creux vert des verrières,
    Figure-toi.